Le chlore se disperse dans l'air et est facilement emporté par le
vent. Le chlore n'est pas une matière radioactive. Pourtant lorsqu'une
cargaison de chlore transportée par voie ferroviaire se retrouve dans
le fossé, cela arrive de temps à autre au Canada, les gens qui vivent
dans les environs du déraillement sont évacués. Que se passe-t-il
lorsqu’une quantité de matière radioactive est expulsée d'une
centrale nucléaire, ou dispersée par accident à l'intérieur d'un
réacteur nucléaire? Quand des gens sont exposés à la radioactivité,
la vie n'est plus belle et ne sera plus belle. Les employés Japonais de
la centrale nucléaire qui fut accidentée il y a quelques mois peuvent
en témoigner. Comment expliquer jusqu'à quel point les matières
radioactives sont désastreuses pour les êtres humains? Le cas des
éléments radioactifs, très instables, est différent de celui du
chlore. Malheureusement pour nous, ces ions possèdent une affinité
inquiétante de liaison aux ions du sang humain, aux ions des os humains
et aux glandes reproductrices de l'être humain. Le plutonium, le radium
(ce qui a tué Marie Curie, qui l 'a découvert), l'uranium et les
autres membres de cette famille d'éléments, sont, dans leur état
naturel, en train de se décomposer. Ils s'installent dans notre corps,
continuent à se décomposer et conduisent au démantèlement de la
chaire humaine. C'est pourquoi, lorsqu'on procède à leur extraction et
qu'on transporte ces éléments, les humains doivent se protéger contre
les ions qui sont émis de façon constante. Les personnes qui
s'occupent des radiographies (rayons-X), dans les hôpitaux par exemple,
doivent se vêtir de vêtements protecteurs. Les travailleurs dans les
usines nucléaires doivent aussi porter des vêtements protecteurs.
La nature instable d'un élément radioactif fait en sorte que sa
décomposition est continuelle et constante. Cette décomposition n'a
pas besoin de l'intervention humaine pour se produire, d'ailleurs, la
science moderne ne connaît pas de moyen pour contrôler ou stopper
cette décomposition radioactive. Peu importe ce que vous diront les
experts, une réaction nucléaire ne peut pas être arrêtée comme on
éteint une lumière, en appuyant sur l'interrupteur du bout d'un doigt
ou comme on débranche un appareil électrique en tirant sur le fil!
Nous n'avons pas les connaissances nécessaires pour activer une
réaction nucléaire, ni l'éteindre. Les déchets radioactifs restent
dangereux pour l'être humain jusqu'à ce qu'ils s'épuisent et que
l'élément devienne inerte. Selon l'élément, la vie peut varier de
cinquante à dix milles ans! Pourtant, alors que les centrales
nucléaires sont devenues désuètes après seulement une quarantaine
d'années de service, certains voudraient nous faire croire qu'ils en
savent suffisamment pour contrôler une réaction nucléaire.

(photo: NBEN-RENB)
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Les éléments radioactifs peuvent être transportés au moyen
d'inventions humaines, telles que l'avion, le train, le camion ou le
bateau. Ce qui est plus inquiétant encore, c'est la capacité des
éléments radioactifs à se déplacer dans le vent et l'eau. En 1986,
lors de 1'accident de Tchernobyl, le déplacement des émissions
radioactives a été observé, tout autour de l'Europe, et dans très
peu de temps, autour de la planète! La panique a emporté tout le
monde. En Europe, les mères de jeunes enfants achetaient tout le lait
qu'elles pouvaient dans les dépanneurs. Bien que l’on se soit fait
dire pour quelques décennies que les réactions nucléaires sont
complètement inoffensives, dans le fond de nous-mêmes, nous les être
humains, reconnaissons le danger que posent la radioactivité,
l'établissement de centrales nucléaires et l'éventualité d'accidents
nucléaires. Les émissions radioactives sont facilement transportées
dans l'air. Les émissions de produits radioactifs libèrent une
quantité d'ions instables ayant, entre autres, une affinité
inquiétante pour les tissus des humains et des animaux. Voila pourquoi
les taux de leucémie chez les enfants qui demeurent près des centrales
nucléaires sont très élevés.
Voici maintenant une mise à jour de la situation nucléaire ici, au
Canada: Depuis la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement du Canada
s'est impliqué dans le dossier nucléaire. Durant les années 70,
plusieurs centrales nucléaires ont été construites en Ontario, deux
au Québec (bien que seulement une des deux centrales fut mise en
opération) et une au Nouveau- Brunswick. Des tonnes de déchets
radioactifs s’accumulent autour de chaque centrale nucléaire au
Canada. Le gouvernement du Canada subventionne la construction de
centrales nucléaires ici au pays. Notre gouvernement vend le CANDU, la
technologie nucléaire, dans d'autres pays, tels que l'Inde, la Roumanie
et récemment la Chine et les finance en accordant des sommes aux pays
(des prêts) à l'étranger pour l'achat de la technologie.
En avril, 1996, sans aucun mandat de la population, du Parlement ou
de son parti, le premier ministre Jean Chrétien a déclaré que le
Canada favorisait "en principe" l'idée d'importer de Russie
et des États-Unis des tonnes de plutonium militaire excédentaire pour
alimenter les réacteurs CANDU. En 1997, Ontario Hydro ferme les 4
réacteurs de la centrale Bruce "A" qu'on avait choisis, à
l'origine, comme étant les meilleurs candidats pour recevoir le
combustible au plutonium. Des tonnes de déchets reposent dans les
champs à l'extérieur de ces centrales fermées. Énergie Atomique du
Canada Limitée (EACL), rapporte que si on faisait passer 100 tonnes de
plutonium dans un réacteur CANDU, il resterait encore plus de 60 tonnes
dans les déchets nucléaires qui en résultent, assez pour construire
plus de 10 000 armes nucléaires.
En 1998, une table-ronde nationale de huit experts, qui étudiait
depuis huit ans la possibilité de l'enfouissement souterrain des
déchets nucléaires provenant des centrales nucléaires canadiennes, a
catégoriquement dit "NON" à l'enfouissement des déchets
nucléaires. En 1999, le premier ministre Jean Chrétien annonce que
l'importation de plutonium recyclé (aussi appelé MoX) contribuerait au
mouvement du démantèlement des armes nucléaires aux États-Unis et en
Russie. Le plutonium est un explosif qui devrait être sous haute
surveillance. C'est aussi une matière très dangereuse et radioactive.
Une quantité minuscule de plutonium dispersé dans l'environnement
pourrait avoir des conséquences sérieuses à long terme: 27
microgrammes, par exemple, dans les poumons suffisent pour causer un
cancer chez les adultes
(100 g = 100 000 000 de microgrammes). Au
début de l'an 2000, deux cargaisons de MoX ont déjà été importées
par camion jusqu'à la frontière de l'Ontario et des États-Unis. Par
la suite, on a transporté le produit par voie aérienne à Chalk River,
un centre de recherche en énergie nucléaire située le long la
rivière Outaouais, à l’ouest d'Ottawa, où il existe déjà des
tonnes de déchets radioactifs entreposées dans les champs autour de
cette centrale. Nous ne savons pas quoi faire avec nos propres matières
radioactives, mais nous recyclons du plutonium (déchets nucléaires)
importé d'autres pays!

(photo: Paul Leventhal, NCI)
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Nous savons que l'énergie nucléaire coûte cher. Nous reconnaissons
que l'énergie nucléaire est dangereuse. Nous savons que nous devons
nous occuper du sort des tonnes de nos propres déchets toxiques
nucléaires. Des tonnes de déchets radioactifs reposent dans des barils
en acier, entourés d'une couche de béton épaisse d'au moins un mètre.
Dans les champs qui entourent la centrale nucléaire de Pointe Lepreau,
une soixantaine de kilomètres à l'ouest de Saint-Jean, au
Nouveau-Brunswick, le long de la baie de Fundy, les barils s'accumulent
de façon alarmante. Ailleurs au pays, les centrales nucléaires
canadiennes entreposent leurs déchets nucléaires à peu près de la
même façon.
On se fait dire que c'est le temps de regarder et d’agir pour notre
avenir! Au lieu de gaspiller des sommes incroyables pour maintenir
l'énergie nucléaire (et les autres carburants fossiles), c'est le
temps d'abord d'envoyer le message aux politiciens que ces centrales
nucléaires sont en voie d’extinction et de l'accepter. Ensuite, c'est
le temps d'investir dans les technologies alternatives, d'explorer de
nouvelles possibilités, de décentraliser la production et la livraison
de l'électricité, d'exiger la cogénération dans les industries et
d'investir dans l'énergie solaire et éolienne. L'énergie solaire, par
exemple, dure pour toujours une fois que l'investissement est fait.
Oui, nous avons besoin d'énergie pour fonctionner. Mais nous pouvons
trouver des sources durables et en faire une utilisation plus
raisonnable. Pour le prix d'une feuille de papier et d'une enveloppe,
MÊME PAS DE TIMBRE, on peut faire transporter une phrase ou deux à
Jean Chrétien en lui proposant des alternatives à l'exploitation
d'énergie nucléaire et l'importation de MoX: Premier ministre, Colline
du parlement, Ottawa K1A OA6.